La Verrerie sous la direction des THEVENOT

par Daniel DEVRED Président de la société d'histoire locale d'EMERCHICOURT

Le 31 janvier 1709, un certain Gaspard THEVENOT obtenait du roi de France, l'autorisation de construire et établir une verrerie dans une maison nommée « le vivier » appartenant au dit THEVENOT près le château de Folembray, situé dans le marquisat de Coucy, pour y fabriquer des bouteilles et des carafons à la manière d'Angleterre. En fait, il faut attendre l'année 1711 pour que les registres paroissiaux mentionnent à nouveau des verriers. Le 2 mai 1711 décède et inhumé dans la chapelle Sainte Anne à Folembray, Messire Samuel DU HOUX né à Vienne le Château vers 1674.

Témoins à l'enterrement Nicolas DE MASSARI Sieur du Val et Jacques Enguerrand DE MASSARI Sieur de Lille.


Ce n'est qu'en 1714, que le curé mentionne pour la première fois la nouvelle verrerie royale du vivier : Ce 4 août 1714, décède Nicolas CACQUERAY, gentilhomme et maître de la verrerie royale du château de Folembray, qui sera inhumé dans l'église. Ce même jour, le curé enterre aussi Pierre CACQUERAY jeune garçon âgé de 22 ans. Assistent à l'enterrement Jean Baptiste CACQUERAY frère des défunts et M.VAILLANT cousin, tous demeurant au château de Folembray.


Un autre membre de la grande famille DE CACQUERAY, sera cité à Folembray le 6 juillet 1717, au mariage de Jean HUYART et Marie LECOMPTE. Il s'agit de Nicolas CACQUERET beau frère aux époux, demeurant à Barisis.


Ainsi donc, la toute nouvelle verrerie royale du château de Folembray, n'appartenait pas qu'au dit Gaspard THEVENOT.
Ce dernier avait du faire appel à des « spécialistes de l’art de la verrerie » avec lesquels, semble t'il, il s'était associé. Pourtant, THEVENOT demeure bien au château de Folembray.

1729

Mort de Gaspard Thévenot. Sa veuve cède l’exploitation de la verrerie à Guillaume Féret, fils d’un des premiers ouvriers verriers que Thévenot avait fait venir de Lorraine.

« la maison du Vivier, ensemble les fourneaux, bâtiments, meubles et outils y étant nécessaires à ladite verrerie » (cité par Vernier)

Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 39

1739, 17 juillet

le duc d’Orléans, marquis de Folembray, accorde à Guillaume Féret les mêmes droits ou prérogatives dont avait joui le sieur Thévenot, c’est à dire être manufacture royale

En atteste ces deux actes :
Le premier daté du 22 mai 1731 où l'on note le décès de Marie VILAIN, « Pauvre fille servante chez M. THEVENOT, 45 ans et née à Coucy la ville ».
Ainsi que le 9 février 1739 ou :
« Est mort M. François DES ROZIER, 64 ans, agent de la manufacture royale de la verrerie de Monsieur THEVENOT du vivier, ci devant officier dans le régiment de Champagne et bourgeois de Paris, »
Témoin à ce décès : M. Louis Urbain THEVENOT son neveu, marchand d'orfèvre et bourgeois de Paris.


Parmi les premiers verriers venus travailler à la verrerie du vivier on note, comme le dit si bien le curé de la paroisse, de nombreux « Forgeurs de bouteilles » ou encore
« Forgeurs de carafons ».
Parmi ceux ci, retenons les noms de famille suivant :
    -Jean DEDIER (ou DIDIER), maître ouvrier forgeur de bouteilles, natif de la paroisse de Neuvilly (il s'agit surement de Neuvilly en Argonne) diocèse de Verdun et fils de François, maître verrier et Marie HUGO.
    -Jean et François GIGAULT dits « Frambeaux » maîtres ouvriers et forgeurs de carafons, natifs du dit Neuvilly.
    -Jean HOUDINET maître ouvrier forgeur de bouteilles natif de Neuvilly.
    -Joseph GOVIN, maître ouvrier verrier natif de Neuvilly.
    -Nicolas et Pierre JACQUET forgeur de bouteilles. 


La nouvelle fabrication, mise en route par ces verriers ne s'adresse plus aux mêmes spécialistes que pour la glacerie. Les premiers provenaient essentiellement de l'Ouest de la France, les seconds viendront presque tous de l'Est. A partir de 1745, un autre « maître de verrerie » remplace les THEVENOT.


Le 25 février 1745, lors da mariage de Joachim Onuphre LESCOT (né vers 1717 est cité garde de la forét de Folembray à son mariage puis directeur de la manufacture du Vivier en 1774 et enfin marchand de bois à  son décès en 1779) et Catherine Louise GATEUX, le curé précise que les époux habitent chez Monsieur FERET (la famille PERRET semble etre originaire de Folembray, le 6 septembre 1687 on trouve témoin au mariage de Antoine LESCOT et Marguerite BRUNET un certain Mitre Albert FERET) maître de la verrerie de Folembray.
Le 1er mars 1746, on trouve comme marraine Mademoiselle LE DOUIN petite fille de Monsieur FERET maître de la manufacture de la verrerie royale du vivier.


Un peu plus tard, le 16 août 1754 au décès de la dite Antoinette LE DOUIN, 18 ans environ, elle est dite « femme de Monsieur Jacques FERRET demeurant en la manufacture royale du vivier. » Témoin : Guillaume FERRET son père grand.

1760

Guillaume Feret (ou Péret) s’associe avec M. de Saint-Mars, conseiller du roi et contrôleur des rentes à l’Hôtel de ville de Paris.

Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 39

1763

Décès de M. de Saint-Mars. Le domaine du Vivier est vendu à Michel Saint-Martin Valcourt, gendre de Saint-Mars, écuyer et porte-manteau de la Reine, moyennant le prix de 100.000 livres.

Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 39


A partir de 1770, les registres nous font découvrir un nouveau changement dans les propriétaires de la verrerie du vivier :


Le 13 janvier 1770, décès de Laurent Brice JACQUET, maréchal à la manufacture royale. Assistent à l'enterrement : Michel DE SAINT MARTIN DE VALCOURT et Guillaume TRONSSON, maîtres de la manufacture du vivier. En fait, il s'agit du beau père et de son gendre. Guillaume TRONSSON appartient à une famille s'occupant du négoce du vin (de Champagne !) dans la région de Reims. Il est marié à Emilie Marguerite DE SAINT MARTIN DE VALCOURT fille du dit Michel. Après le décès de son beau père, Guillaume TRONSSON devient le seul maître de la verrerie.


Durant ce temps, de nouveaux verriers vont venir « transpirer » dans les fournaises de Folembray.
    - Antoine CULOT, ouvrier en verre venu d'Anor et décédé le 13 juin 1772.
    - Jean Joseph LAROSE, Jean HOCQUEMILLER et Orban HOCQUEMILLER, tous trois verriers et eux aussi venus d'Anor. 

    - Nicolas DUFLOT ouvrier en bouteilles, venant de Saint Gobain et qui se marie à Folembray en 1782.

 

 

 

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