La verrerie dans l'ancien Château Royal à partir de 1700

 

La fabrication de cristaux & lustres appartient au premier établissement verrier folembraisien créé en 1700 par Michel Bégon le jeune, Jean-Baptiste Secrétain de la Pommeraye et Nicolas de Channevelle. Pourtant partenaires dans la célèbre manufacture de Saint-Gobain à quelques kilomètres de là, ceux-ci fondent une verrerie dans l’ancien château médiéval de Folembray et, dès 1701, y font produire de la glace (verre plat de qualité supérieure), misant sur les difficultés de l’établissement gobinois. À tort, d’où une prompte reconversion dans le verre à vitres. Si l’activité cesse fin 1703, l’administration du duc d’Orléans la considère en sommeil, lui conservant l’exclusivité des cristaux & lustres ainsi que celle du verre plat.

 

 

Plus précisement

par Daniel DEVRED Président de la société d'histoire locale d'EMERCHICOURT

 

1700, février

Bail du château de Folembray

Le duc d’Orléans concède aux sieurs Bégon, Channevelle et de la Pommeraie, la jouissance des ruines du château de Folembray pendant 30 ans, et de six arpents ou environs qui sont entre le château et le parc, pour y établir une grosse verrerie et fabriquer des cristaux et lustres, à la charge de payer une fois 3000 livres et 300 livres de redevance annuelle.

A.N. Titres domaniaux, liasse 20.916
Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 37

 

1700, 22 septembre

Les ruines des boudoirs dorés des favorites abritent désormais des travailleurs ; les riches et vastes salles sont converties en dépôts de billettes ou de sable.

On y fit rapidement du verre à vitre d’après ce qui résulte des actes de l’état civil vers 1700 dans lesquels on trouve assez souvent la mention « ouvrier à la manufacture de vitres » ou « ouvriers à la manufacture de verre à vitres »

Verreux, p. 141.

 

Le 23 janvier 1701, à la naissance de Adrien CRESPIN, fils de Alexandre, manouvrier et Agnès NICOLAS, le parrain n'est autre que : Adrien LE VAILLANT, écuyer de la paroisse de Beauvoir en Lyons archevêché de Rouen et la marraine : Damoiselle Catherine DE COLLIER épouse de messire Joachim BONGARD de la paroisse de ... archevêché de Rouen.( Un certain Damien LE VAILLANT, avait obtenu en 1631, l'autorisation royale de "faire batir, construire et édifier un four sur ses héritages, assis sur la paroisse de Beauvoir en Lyons pour y exercer son art de verrerie")

 

La même année, le 6 juin 1701 se marie, après avoir publié trois bans en cette paroisse et en celle de Beauvoir en Lyons diocèse de Rouen, Adrien PARISIA manouvrier dans la glacerie de Follembray, âgé de 41 ans et Marie GENNIT trente deux ans,veuve de défunt Charles PETIT.

1701, 6 juin

Extrait du registre paroissial de Folembray. Adrien Parisia est désigné comme « manouvrier dans la glacerie de Follembray ». Cette mention tend à indiquer que la verrerie était aussi en mesure de fabriquer des glaces, et se plaçait donc en concurrence de Saint-Gobain.

Palaude, p. 121.


Ainsi donc, dès cette époque fonctionnait sur le territoire de la commune une « glacerie » qui sera aussi désignée en 1702 « manufacture de vitres de Follembray ».

1702

La compagnie de Saint-Gobain se réorganise avec Bégon le jeune, qui était déjà actionnaire de la Compagnie depuis 1695. Il ne semble toutefois pas en mesure de maintenir ses parts dans la société.

Parallèlement, La Pommeraye, passe son temps à débaucher les ouvriers de la manufacture de Saint-Gobain pour fournir en personnel qualifié les manufactures où il possède des intérêts.

A partir de cette date

Palaude, p. 121.


On peut s'étonner de voir apparaître une glacerie à Folembray à cette époque, d'autant que, non loin de la, il y a Saint Gobain ou une usine identique fonctionne déjà depuis 1692. Il faut néanmoins souligner, qu'en 1701 la glacerie de Saint Gobain ne semble pas au mieux de sa forme puisqu'elles'arrête justement de fonctionner cette même année.


Quoi qu'il en soit, c'est bien une glacerie qui fonctionne à Folembray dès le tout début de l'année 1701, voir même en 1700.


A partir de cette date, périodiquement les registres nous laisserons le souvenir des premiers verriers venus de Haute Normandie pour mettre en route cette industrie dans la verte région de la forêt de Saint Gobain.


Le 2 octobre 1701 décède Louis FERET de la paroisse de Bézu archevêché de Rouen, en présence de Charles BOUGRON, Charles LEROUX et Jean Baptiste DELETTRE tous ouvriers en la dite manufacture. Cette manufacture aura une durée très éphémère car, après 1704 on ne trouve plus mention d'aucun ouvrier de la glacerie de Folembray dans les registres paroissiaux. Pourtant, il était écrit qu'une verrerie se devait d'exister.

1707

On tenta la fabrication de bouteilles mais les associés appauvris renoncent à continuer cette profession.

Des fouilles effectuées sur l’emplacement de cette verrerie ont mis au jour les assises d’un fur, la place des creusets, des fragments de moules. On a trouvé une carcaise ou four à recuire parfaitement intact contenant des tessons de bouteille d’un verre mince et très foncé. Ce four n’exista que pendant deux années à l’issues desquelles Begon, Chanevelle et de la Pommeraye durent résilier leur bail et renoncer à une profession qui les avais appauvris.

//

Selon d’autres sources, « la grosse verrerie fondée à Folembray pour y fabriquer des cristaux et lustres, changea de destination : on y fit du verre à vitres. (…) Vers 1707 on laissa la fabrication de verres à vitres pour tenter celle des bouteilles. « des fouilles opérées sur l’emplacement de cette verrerie ont mis à découvert les assises d’un four, la place des creusets, des fragments de moules. On a aussi retrouvé une carquaisse ou four à recuire parfaitement intact qui contenait des tessons de bouteilles bouteilles d’un verre mince et très foncé. Ce four n’exista que deux années au bout desquelles MM. Bégon, Chavannelle et de la Pommeraye durent probablement résilier leur bail et renoncer à une profession qui les avait appauvris. 

Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 38

Vernier, Histoire de Folembray, p. 98

1709

Les exploitants résilient leur bail et abandonnent la verrerie.

Dessin. La verrerie dans le massif de Saint-Gobain, p. 38

Voir aussi en début chapitre 10 sur l'histoire de folembray d'aprés l'Abbé Vernier

 

retour au menu